On me demande souvent : "Que puis-je faire pour rendre mon datacenter plus efficace ?" C'est une question tout à fait raisonnable, et je suis bien placé pour y répondre si on me donne quelques informations de base.
Mais ce qui me surprend souvent, c'est le manque de visibilité dont disposent de nombreux opérateurs IT en ce qui concerne la répartition de leur consommation d'énergie. Il est difficile de savoir par où commencer en l'absence d'indicateurs, et c'est pourtant un aspect souvent négligé.
Imaginons que je veuille me rendre à Brisbane. Je dois d'abord savoir d'où je pars et comment je vais m'y rendre. Sydney ? Par avion. Très facile, je vais donc partir de l'aéroport de Sydney. De la même façon, la surveillance électrique est le point de départ de l'efficacité du datacenter. Elle offre un aperçu de la consommation d'énergie et peut révéler des sources potentielles d'inefficacité.
Les quatre domaines où vous êtes le plus susceptibles de perdre en efficacité sont, sans surprise, les quatre éléments les plus importants d'un datacenter :
• La charge informatique : généralement l'alimentation de sortie de l'ASI
• L'équipement de refroidissement : typiquement, les climatiseurs pour salles informatiques et leur alimentation électrique
• L'alimentation des onduleurs (ASI)
• La salle en elle-même, son agencement et sa configuration
Les trois premiers indicateurs fournissent les chiffres du PUE (indicateur d'efficience énergétique), qui permet d'évaluer les performances de votre datacenter par rapport à celui d'autres organisations à l'infrastructure similaire. Ce n'est pas une science exacte, mais il permet d'évaluer assez bien s'il y a un problème.
Le score NABERS (système national australien d'évaluation environnementale) donne un aperçu plus détaillé. Si les chiffres PUE se concentrent exclusivement sur l'infrastructure, le NABERS tient compte de l'infrastructure, de l'équipement IT qui y est connecté et de l'installation dans son ensemble. L'énergie consommée par le datacenter n'est pas forcément la seule source d'inefficacité, et il est important de prendre du recul et de prendre également en compte la périphérie du réseau. C'est l'efficacité de l'intégralité de la plate-forme informatique qu'il faut évaluer, sans se restreindre au seul datacenter.
Consolider, encore et toujours.
Vous pouvez déjà faire plusieurs changements pour gagner en efficacité : parcourez votre inventaire et regardez d'un œil critique tout ce qui s'y trouve, en particulier les vieux serveurs, routeurs, commutateurs, supports de stockage, ou autres, qui ne sont peut-être plus utilisés, et voyez si vous pouvez les supprimer ou les rassembler. Regardez au-delà du datacenter et évaluez également tout ce qui rentre dans la même catégorie : fax (sérieusement, quand avez-vous envoyé un fax pour la dernière fois ?), imprimantes, etc., surtout si ces machines sont alimentées par l'ASI. Côté logiciel, examinez les anciennes plate-formes, demandez-vous si elles sont efficaces et quelle puissance de calcul elles consomment même lorsqu'elles ne sont pas directement utilisées. Ce grand ménage des locaux peut réduire la consommation énergétique tout en libérant de l'espace physique et virtuel dans votre organisation. Les choses les plus simples, comme vérifier que les lumières sont éteintes quand le datacenter est vide, peuvent avoir un impact.
Le fait que vous ayez besoin d'un grand nombre de machines en dit long : il est probablement temps d'investir en OPEX pour améliorer l'équipement, et réduire le nombre de machines et la taille globale de votre infrastructure. Chaque appareil supprimé a un impact positif sur les économies d'énergie, en particulier dans le datacenter. Chaque Watt gagné à ce niveau représente une économie totale de 2,84 Watts, comme l'explique notre livre blanc Energy Logic 2.0 .
Vous retrouverez bientôt ici la deuxième partie de mon article sur l'efficacité du datacenter.